JERSON

Qui suis-je ?

ERSON est un mâle croisé multiraces né en 2010 et arrivé au refuge en octobre 2022. Il pèse 35kg et mesure 68 cm au garrot. Malgré son âge, il est en pleine forme et n’a pas la leishmaniose. Il souffre uniquement d’arthrose, pathologie classique pour son âge et aggravée par une vie passée à dormir à la belle étoile. Pour le soulager, les bénévoles lui donnent des corticoîdes lors des crises aigues.

 

Jerson a passé sa vie, à l’attache, dans une ferme. Nourri quand on y pensait, pas d’abri pour se protéger des intempéries, il servait de sonnette à ses proprio qui n’avaient pour lui aucun intérêt.

 

Dans un état de dénutrition avancée, un jour, trop fatigué, Jerson ne s’est pas levé et n’a plus aboyé à l’arrivée de visiteurs. La sonnette était cassée, le chien n’avait donc plus aucun intérêt pour les fermiers, ils ont donc fait savoir aux bénévoles du refuge que soit ils venaient le chercher dans la journée, soit dans la soirée, ils lui mettaient un coup de fusil dans la tête, pour « abréger ses souffrances ».

 

Bien évidemment, les bénévoles se sont rendus sur place pour récupérer Jerson, moribond, pour qu’il puisse au moins s’éteindre dans des conditions respectueuses.

 

Mais en fait, Jerson n’avait pas du tout l’intention de mourir. Il était juste dénutri et déshydraté, mais à part son âge, avancé, il ne souffre d’aucune maladie et depuis qu’il s’est retapé au refuge, en mangeant à sa faim, en dormant à l’abri, et en n’était plus entravé, il a ressuscité.

Certes, certainement pas pour très longtemps, mais en attendant, il profite enfin de la vie, et adore cette liberté qu’il découvre. Il est joyeux, il adore jouer et son kif absolu, c’est de courir après la balle qu’on veut bien envoyer.

 

La bénévole (qui a un vrai crush pour lui) dit que c’est un jeune chiot enfermé dans un corps de papy.

Il aime la compagnie des bénévoles et il aime sa nouvelle vie, par-dessus tout.

Sa vie de chien à l’attache ne lui a pas permis de se sociabiliser et il ne va pas commencer à son âge. Il ne peut donc pas cohabiter avec des congénères. Ce n’est pas qu’il est agressif, c’est qu’il ne sait pas faire, et que du coup, ça ne peut pas bien se passer. Il lui faut une famille pour lui tout seul. Au refuge, il est dans une parcelle seule et ne peut pas rejoindre la meute des casaniers. Ce qui fend le cœur des bénévoles car même si ses nouvelles conditions de vie au refuge sont un milliard de fois mieux que dans sa ferme, on est encore loin du confort qu’il mériterait tant.

 

Jerson qui sort de l’enfer croit que le refuge, c’est le paradis. Mais nous nous savons que refuge n’est que le purgatoire et que Jerson mérite le paradis. Le paradis, ce serait quoi, pour lui ? Un foyer bien à lui, un doux panier retraite, au chaud, où il pourra finir sa vie paisible et aimé, une main qui caresse mais qui envoie aussi la balle, parce que Jerson n’est pas prêt à renoncer à sa nouvelle passion. 

 

Jerson sera placé stérilisé, vacciné, identifié et déparasité. Les tests aux maladies méditerranéennes sont négatifs mais le test de la leishmaniose sera refait en cas de demande d'adoption et devra ensuite être refait une fois par an, la maladie étant endémique en Espagne et pouvant mettre plusieurs années à être détectable.