Comment ça se passe ? Comportementaliste canin

Comment ça se passe ?  Comportementaliste canin
15/05/2023

Catégorie: Comportement et éducation

Nous avons posé la question à Bérénice, comportementaliste et responsable de « Kilomètres canins » à Saint Laurent des Arbres (30)

En quoi consiste le métier de comportementaliste canin ?

On m’appelle pour corriger des comportements indésirables. Mon métier est d’expliquer ce que le

chien ressent à ce moment précis, ce que l’attitude du propriétaire exprime pour le chien, et le rôle

que le chien endosse à ce moment-là. C’est de la traduction principalement.

Comprendre les chiens ne suffit pas pour bien vivre ce métier-passion. Il y a une énorme partie que

l’on ne soupçonne pas toujours au premier abord qui est le relationnel avec les clients. Il faut savoir

écouter et avoir de l’empathie sans oublier qu’on est là pour être le porte-parole du chien avant tout.

Mais aussi prendre en compte l’énergie et l’émotivité du propriétaire et préparer la séance en

fonction de ces paramètres. Un propriétaire stressé, c’est un chien stressé.

Très souvent, les comportements naturels du chien sont mal perçus et incompris par les humains. Il

faut savoir différencier le comportement gênant anormal du comportement gênant mais naturel.

Quels sont les chiens qui ont des troubles comportementaux (des races en particulier ?) et ceux-ci peuvent-ils provenir de l’inexpérience des maîtres ?

Quand un chien a des soucis de comportement bien souvent c'est la conséquence directe d'une

habitude de la famille qui ne convient pas au chien. La méconnaissance des comportements

normaux du chien crée des déséquilibres. Quand on ne connaît pas le langage canin, on ne peut pas

se rendre compte de la portée de nos actions : si elles améliorent ou détériorent une situation.

En revanche, l’inexpérience des maîtres peut amener à des situations critiques où le chien est poussé

dans ses retranchements et malheureusement un chien qui grogne, pince ou mord est toujours le

fautif. Et pourtant un chien qui prévient (retrousser les babines, claquer des dents ou même

grogner), c’est très sain ! Ce qui est dangereux, c’est un chien qui ne prévient pas. Ca fait aussi

partie de mon métier de prévenir les gens sur les risques qu’ils prennent à ne pas vouloir prendre en

compte la sensibilité, les besoins de leur chien. Dans l’idéal on voudrait que le chien s’adapte à

toutes les situations de notre vie, mais cela n’est pas toujours possible immédiatement. Il faut prendre le temps, ne rien précipiter.

Je ne souhaite pas citer de race de chien. Chacune a ses prédispositions : ses sensibilités et ses forces

qui peuvent toutes deux être perçues comme positives et négatives, tout dépend du caractère du

propriétaire. Mais l'erreur la plus courante, c'est quand le chien n'est pas adapté à la vie qu'on lui

propose. C'est ça qu'il faut prendre en compte plus que la race en elle-même.

Beaucoup de personnes cherchent un chien très sportif parce qu’ils se considèrent comme tels. Mais

gérer le dynamisme d’un jeune chien reste une période qui peut s’avérer chaotique. Il faut bien

avoir en tête que les chiens veulent passer un maximum de temps avec leur famille et qu’ils

apprécient tous se dépenser en extérieur avec des congénères. A l’inverse, très peu de personnes me

disent avoir pris leur chien pour rester pantouflard.

Gratifiant ou décourageant ?

Je fais un métier très gratifiant. Apporter des solutions et une meilleure compréhension du chien,

c'est comme l'invention de l'électricité, ça révolutionne les foyers. Et je remarque que cela intéresse

de plus en plus les gens. Le chien est un membre de la famille. Les gens redécouvrent leur chien et

les améliorations se voient très vite, donc les retours sont très gratifiants et me rendent heureuse !

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