Voici les questions que nous avons posées à Margot, heureuse maman d’un chien senior aveugle, issu d’un refuge espagnol :
Par quel biais avez-vous connu Alfredo ?
J’ai connu l’histoire d’Alfredo via les réseaux sociaux.
J’ai déjà adopté un senior par le biais de « Galgos sans famille » en 2019 et c est là que j’ai fait la connaissance d’Ana, avec qui je suis régulièrement en contact pour donner des nouvelles des loulous adoptés.
Quelle a été votre motivation pour adopter un chien aveugle, qui plus est senior ?
Je me tourne vers les seniors parce que je sais qu’il est difficile de les placer et qu’il est important de leur offrir un joli panier retraite dans une famille.
Pourquoi aveugle ? Eh bien, parce que je sais que ça lui fait un handicap de plus et que l’histoire d’Alfredo m’a profondément touchée.
Comment se sont passés ses premiers jours chez vous ?
Arrivée difficile. Il est arrivé en plein hiver et il devait être constamment attaché lors de nos sorties en extérieur.
La moindre branche d’arbre et c’est le drame pour ses yeux. Il s’est fait un ulcère à l’œil à cause de cela et j’ai dû l’emmener chez un spécialiste à Lyon. Tout est potentiellement un danger, la vigilance doit être constante : Un coin de table, un meuble déplacé et il perd ses repères. Il faut surtout beaucoup lui parler pour le rassurer et l’aiguiller. Ma voix devait se substituer à ses yeux.
Quel temps d’adaptation a-t-il fallu pour qu’il s’habitue à son nouvel environnement ?
Alfredo s’est vite adapté avec mon aide. Un chien aveugle demande de la présence de la patience et un réel investissement pour l’aider à ne pas perdre pied dans un nouveau lieu de vie.
Quel est son cadre de vie justement ?
Le cas de Alfredo est atypique : il est aveugle et peine à se déplacer de par son âge.
L’appartement aurait été impossible et il ne sait pas gravir les escaliers. Nous vivons dans une maison avec jardin clôturé et surtout, j’ai arraché toute végétation pouvant être un potentiel danger pour ses yeux (arbustes épineux, rosiers etc..) et rien ne traîne à terre pour ne pas le faire trébucher...
Rien à voir avec le fait qu’il soit aveugle, mais lui parlez-vous en espagnol ou en français ?
Je parle toujours à Alfredo en espagnol, à son âge, je ne vais pas lui ajouter un stress supplémentaire. Je parlais également à Maxi, que j’avais adopté en 2019 et qui était lui aussi un senior, en espagnol.
Gratifiant ou décourageant ?
Expérience enrichissante et très prenante mais que je ne regrette pas du tout, devant l’amour qu’il me donne !
Je sens que son vieil âge devient difficile à porter. Je dois souvent l’aider à se lever.
Il vit dans le noir absolu alors, tous les jours, je viens me poser à côté de lui dans le jardin, je le prends dans mes bras, je lui parle du temps qu’il fait, de ma journée, pour le motiver à marcher et le sortir de sa torpeur. C’est son moment de joie, son expression change et son corps reprend vie : c’est un vieux monsieur qui aime les papouilles, les attentions et le son de ma voix !