Les chiens en attente d’adoption ont tous un point commun : la perte de repères. Parmi ces chiens qui attendent une famille, certains ont un passif inimaginable comme celui d’avoir vécu dans la rue, ceux dont l’existence dérange, ceux qui sont voués à une vie de laboratoire et enfin, les chiens maltraités volontairement et les maltraités par méconnaissance.
Les bons gestes, lorsque vous adoptez un chien qui a été maltraité :
Tout d’abord, beaucoup de calme pour le rassurer et lui faire comprendre qu’il est à présent dans un endroit sûr où il n’aura plus de moments traumatisants et instaurer très vite une routine dont tout chien bien dans ses pattes a besoin. Vous le verrez évoluer dans le bon sens au fil des jours.
Procurez-lui également un endroit bien à lui où il pourra se réfugier à tout moment : son nid, en quelque sorte et laissez-le manger tranquillement à l’heure des repas sans l’importuner. Avec amour, patience et volonté, on arrive à tout, tôt ou tard !
Le témoignage de Camille :
Ma famille et moi avons recueilli un chien de 16 ans, Dicky, qui avait été retiré à son propriétaire pour maltraitance. Il était enfermé et sous-alimenté : lorsque je l'ai ramené chez moi on pouvait étudier le squelette canin sans aucune difficulté…
Sachant son âge avancé, mon but était de lui offrir une fin de vie agréable entouré de ses congénères (nous avons deux autres chiens eux-mêmes sortis de refuge), de câlins et de confort, choses qui lui avaient cruellement manqué.
Malgré ses problèmes articulaires, sa surdité et sa baisse de vision, chez nous, il a pris du poids (4kg en un mois) et c'était un amour qui sollicitait de l'affection : il s’est très vite adapté et il a vécu quatre mois chez nous, entre bains de soleil, promenades, gamelles, friandises, papouilles, nettoyages d'oreilles (il adorait ça) ...
Ce fut aussi très bénéfique pour mes enfants qui ont étaient scandalisés par la cruauté humaine et qui se sont beaucoup investis pour lui rendre cette fin de vie la plus douce et agréable possible.
Au sein de notre foyer, nous avons aussi des chats et Dicky s'était lié d'amitié avec l’un d’eux en particulier (chat aussi sorti du refuge) et il partageait sa gamelle et sa couverture sans une once d'agressivité avec son nouveau copain… Bref, quatre mois avec nous et j'espère qu'il est parti en paix et heureux.
Maltraiter un animal quel qui soit, c'est facile et moins réprimandé que sur un humain !! Faire preuve d'amour et de patience est plus difficile mais tellement gratifiant...
Le témoignage de Michel et Rose :
Nous sommes bénévoles dans un refuge et Dora s’y trouvait depuis dix-huit mois lorsque nous avons eu l’opportunité de l’adopter. Très craintive, elle n’était pas en box, mais dans l’endroit où résidaient les quasiment « inadoptables », à savoir les trop vieux, les malades et les peureux.
Lorsque nous l’avons ramenée à la maison, nous l’avons laissée tout d’abord baguenauder dans le jardin en compagnie de nos deux mâles (qu’elle avait déjà rencontrés) et c’est d’un pas circonspect qu’elle en a fait le tour. Nous étions à l’intérieur de la maison, porte vitrée grand ouverte, quand nous l’avons appelée et c’est en tremblant de tous ses membres qu’elle a osé franchir le seuil de son nouveau chez elle. Quant aux quatre marches qui menaient à la mezzanine du salon télé, il a fallu un an pour qu’elle les gravisse et vienne nous rejoindre pour y passer la soirée, couchée à nos pieds avec ses copains.
Les promenades en forêt en liberté étaient difficiles car elle aboyait sur tous les promeneurs que nous croisions et avait la fâcheuse habitude de les contourner et de leur pincer les fesses si nous n’étions pas assez réactifs pour l’en empêcher ! Les hommes, surtout, lui faisaient très peur, alors, s’ils étaient munis de canne ou de bâton, c’était sauve qui peut et il fallait être rapides pour la rattraper. Mais, en compagnie de ses deux congénères bien dans leurs pattes, elle a fini par comprendre, au bout de quelques mois, que le monde n’était pas si anxiogène que cela. Travail déjà bien entamé par les salariés et bénévoles du refuge d’ailleurs, à coup de friandises au début (grande gourmande !) et de caresses ensuite, quand elle s’est laissée approcher. Car, quand on la connaissait, elle se révélait être une crème de chien, sans une once d’agressivité, un amour. Pour quelles raisons avait-elle été un chien battu ?
Adopter un chien qui a été maltraité, c’est faire preuve de douceur, de bienveillance, de patience, de patience et encore de patience… mais quelle merveilleuse récompense quand il fait à nouveau confiance à l’humain ! Que du bonheur et cela en vaut la peine…
Roselyne de Seconde Chance