On vous dit tout : les adoptions particulières 3

On vous dit tout : les adoptions particulières 3
01/02/2025

Catégorie: Adoption & protection animale

Les chiens en attente d’adoption ont tous un point commun : la perte de repères. Parmi ces chiens qui attendent une famille, certains ont un passif inimaginable comme celui d’avoir vécu dans la rue, ceux dont l’existence dérange, ceux qui sont voués à une vie de laboratoire et enfin, les chiens maltraités volontairement et les maltraités par méconnaissance.

Les beagles de laboratoire,
nés pour la recherche.
Je ne connaissais rien à leur histoire et je me suis bien vite rendue compte à quel point
c’était un sujet sensible. J’ai interviewé 3 personnes pour vous transmettre au mieux l’histoire des
beagles de laboratoire : Virginia de l’association Beagles of Burgundy,
Magali, une adoptante, que vous pouvez retrouver sur instagram « Pamina ex chien de labo »
ainsi que Christelle et Thierry,adoptants de Pim’s.
Prononcé /Biggeule/ ou /bigle/ il s’agit bien du petit chien de chasse blanc, marron et noir connu et
reconnu pour sa gentillesse et sa docilité.
Gentil, doux, de taille idéale, calme mais aussi rustique, avec un système sanguin assez compatible
au nôtre. On ne peut pas le dire similaire mais plutôt cohérent avec le nôtre. Il donne des résultats
qui font sens vis-à-vis de l’organisme humain.
Ces beagles sont adaptés pour la science depuis leur naissance. Ils sont plus petits que nos beagles
de compagnie (8-10kg VS 15-20kg beagle type chasse/compagnie).
Chaque lot de beagle est physiquement et biologiquement identique pour permettre aux laborantins
d’identifier les caractéristiques normales des caractéristiques pathologiques. Ce sont ces résultats
qui vont faire avancer la recherche sur les protocoles de soins humains et vétérinaires. Il y a parfois
deux groupes : un groupe qui reçoit la molécule toxique VS, un groupe témoin. Ces tests permettent aux
scientifiques de se rendre compte que telle molécule guérit telle cible mais est éventuellement
nocive pour un autre tissu de l’organisme.

Les beagles de laboratoire proviennent uniquement d’élevages spécialisés au laboratoire. Ils sont
fournis à la demande, selon les commandes d’expérimentations qu’un laboratoire reçoit.
Aucun beagle ne devient chien de laboratoire par hasard. Il est conçu et né dans l’unique but
d’appartenir à des groupes tests. Il naît pour faire avancer la recherche scientifique humaine et
vétérinaire. C’est un héros de la science. C’est avec leur contribution qu’on teste des traitements
pour des maladies graves avant de les mettre sur le marché humain et vétérinaire.


Reprenons du début : Les chiots naissent dans un univers aseptisé. Ils ont un mode de vie
standardisé dès le début : carrelage blanc, béton, espace réduit. Ils ne connaissent que la vie de
laboratoire. Ils assimilent le contact humain avec les manipulations médicales : prises de sang, prises
de médicaments, en bref les contacts humains sont directement liés à tout ce qui touche à la
recherche scientifique. Ils sont la matière première.
Heureusement, les lois européennes existent en faveur de l’animal pour exiger des conditions de
détentions standard.

Les laboratoires se servent des beagles pour tester la toxicologie des traitements médicaux divers
dont les maladies lourdes. Pour donner un exemple concret, les laboratoires testent les traitements
sur ces chiens et vérifient ensuite s’il y a eu des effets indésirables ; est-ce que cela a guéri quelque
chose, est ce que cela a endommagé autre chose, etc. Virginia m’a expliqué qu’il existe dans de
nombreux cas, un groupe pour tester et prouver l’efficacité voire l’agressivité de la molécule et un
second groupe dit « témoin ».


Une fois les tests terminés, le premier groupe -qui recevait les tests- est ensuite euthanasié pour être
étudié afin de connaître très précisément les effets de la molécule sur l’organisme. Le second
"groupe témoin", ce sont les chiens qui peuvent sortir de laboratoire pour ensuite être adoptés.
Une nouveau monde s’ouvre à eux. Une nouvelle galaxie. Tout n’est que découverte. Tout est
anormal pour eux. Ils ne connaissent que des environnements type salle de bain à carreaux blancs.

Virginia s’est fait connaître des laboratoires comme personne à appeler quand des beagles peuvent
être « libérés » parce que leur phase de test est terminée ou qu’ils n’ont pas reçu de test toxiques.
Elle les récupère, les accueille chez elle entre quinze jours et trois semaines environ, parfois beaucoup plus
quand les chiens présentent des difficultés de comportement. Certains très marqués ont besoin de
plus de temps car sont inapprochables. Ce qui est très intéressant, c’est que certains ont du mal à
s’adapter à leur nouvelle vie de famille et d’autres passent de l’un à l’autre sans trop de difficulté et
ce, qu’ils aient un an ou cinq ans de vie de laboratoire. Quand certains fuient le contact à tout prix,
certains sont amicaux et curieux de l’humain. Cela dépend de leur laboratoire d’origine, de la façon
dont ils ont été traités. Certains labos conditionnent les chiens aux contacts et aux manipulations,
c’est-à-dire qu’ils entraînent les chiens aux prises de sang pour faciliter les manipulations. alors que
d’autres hors union européenne ne font aucun effort et misent sur l’inhibition extrême des chiens
pour leur faire subir tous types de soins.

Pour information, selon le Larousse inhibition signifie « l’absence ou la diminution d’un
comportement (...) » ou encore « processus interne qui est supposé empêcher ou freiner l’apparition
d’une réponse (...) ».

On dit d’un chien qu’il est inhibé quand il s’immobilise et/ou se recroqueville
sous l’effet de la peur : un chien tremblant chez le vétérinaire, par exemple, on peut le manipuler. A
contrario, on parle d’aversion quand un chien réagit par une attaque sous le coup de la peur.
Intéressant à savoir : selon les observations de Virginia, en général sur un groupe de 10 chiens, 2
vont être amicaux et curieux de l’humain, 2 vont être terrifiés et les 6 ont des réactions
intermédiaires entre envie et crainte. C’est le même ratio que nos chiens d’élevage : même début de
vie, mêmes parents, mêmes élevages mais réactions différentes face aux évènements.

En général, les beagles ont tous un bon état physique (vue leur mission, ils sont obligatoirement de
bons candidats donc une excellente santé) hormis le fait qu’ils n’aient quasiment pas de muscle
puisque les chiens de labo ont peu d’occasion de développer de la masse musculaire.
Vous commencez à me connaître, je donne une importance toute particulière à l’état émotionnel des
chiens mais aussi des adoptants. C’est pour cela que je tire un portrait parfois raide des adoptions.
Je veux absolument éviter les erreurs de casting. Je préfère prévenir plutôt que de mettre en péril la
santé psychologique d’adoptants et d’adoptés.


L’association recherche des adoptants très disponibles pour permettre aux nouveaux binômes de
créer du lien rapidement et surtout durablement. Elle privilégie les personnes en télé-travail, les
personnes travaillant en décalé pour toujours avoir une présence physique à la maison. Ça peut
sembler astreignant mais c’est une des conditions pour espérer donner une seconde vie à un héros
de la science. Après avoir servi l’intérêt scientifique, il est de notre devoir de leur offrir la vie de
chien de compagnie qu’ils méritent. Donc une présence pour créer un lien durable.
Le parfait adoptant doit également avoir une clôture impeccable. Les caractéristiques innées du
beagle reviennent au galop dès lors que le chien évolue dans un environnement émotionnel stable.
Rappelons-le, de base, c’est un chien de chasse…

Ensuite, l’idéal est d’avoir déjà un chien pour aider le héros de la science à s’ouvrir au monde
et pour terminer, il est primordial de se rendre compte du parcours de ce héros de laboratoire.

https://www.facebook.com/BeaglesBurgundy/videos/634317362313804

 

 

 

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